Brigitte Marionneau

Brigitte Marionneau

Brigitte Marionneau (née en 1958)

« LE NOIR EFFACE TOUT ARTIFICE.
SEULES COMPTENT LA LIGNE, LA FORME, LA MATIÈRE ET LA LUMIÈRE. »

A 23 ans, familiarisée avec les fondements de la culture et de l’art du Japon, à travers l’étude de la méthode Masamichi Noro, art corporel japonais, Brigitte Marionneau décide de se former à la céramique raku auprès de Camille Virot.
Sept ans plus tard, elle rejoint le village de La Borne, creuset du grès contemporain en France et de notoriété internationale et installe son atelier.
Très attirée par l’histoire de La Borne et de son Mouvement crée dans les années 40, sa démarche artistique s’est ancrée peu à peu dans ce territoire avec ses voisinages intellectuels et ses filiations artistiques.
Elle s’inscrit aujourd’hui dans la lignée de ses aînés de La Borne que furent les Lerat, Yves Mohy ou Joulia. Une démarche de sculpteur soucieux de mettre en valeur la matière sans artifice, dans la tension de volumes dont la simplicité traduit une quête de l’essentiel.

En 2018, elle se met en mouvement après 30 années passées à La Borne pour s’installer sur la Presqu’île de Guérande, en Bretagne Sud. (B. Marionneau)

Patrick Braoudé

Patrick Braoudé

Patrick Braoudé (né en 1954)

Patrick Braoudé est acteur et cinéaste. On lui doit de nombreux films à la mise en scène comme Génial mes parents divorcent (1990), Neuf Mois (1993), Amour et Confusions (1996), Deuxième Vie (1999), Iznogoud (2005).
Il fait de la photographie depuis son adolescence, mais s’est décidé à exposer ses travaux depuis 2013 à l’occasion du festival de Villerville.

« Comme cinéaste qui aime regarder ses contemporains, j’aime prendre du temps à observer la plage : groupes d’amis se retrouvant pour un moment d’amitié, familles en quête de détente, couples d’amoureux venus s’isoler, solitaires en réflexion…
Mes photos sont des instantanés de ces vies « espionnées ». Des personnages souvent de dos, parfois masqués, ou en contre-jour… des êtres flous, des ombres chinoises, des « fantômes », parfois même juste des taches de couleurs… Avec cette lumière particulière de la Normandie qui donne à la mer ses teintes étonnantes, du gris vert au bleu de Prusse, au sable ce jaune d’une douceur rare, aux parasols et accessoires de plage colorés leur éclat ensoleillé…
Quelques photos… comme le story-board d’un film. » (P. Braoudé)

Il nous présente des œuvres au fort aspect pictural, sans retouche, qui s’amusent à donner l’illusion de tableaux sur un mode « impressionniste » tout en conservant l’instantané de la photographie… des effets obtenus à la prise de vue, sans travail d’ordinateur…
« De l’Impressionnisme numérique » a dit avec amitié Claude Lelouch lors de l’exposition de Deauville… avec une touche d’intemporalité. Des photographies simples du bonheur au quotidien.

Charlotte Perriand

Charlotte Perriand

Charlotte Perriand (1903-1999)

Rentrée en 1920 à l’Union centrale des Arts décoratifs, Charlotte Perriand complète sa formation de créateur en suivant les cours d’architecture de Maurice Dufrène et en fréquentant l’atelier d’André Lhote. Elle présente ses premiers travaux à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, puis au Salon des artistes décorateurs de 1926. Cependant, c’est avec son « Bar sous le toit » pour Salon d’Automne de 1927 qu’elle retient l’attention de ses contemporains et notamment de Le Corbusier.
 
Séduit par le caractère novateur et essentiellement fonctionnel des réalisations de la jeune femme, Le Corbusier fait de Charlotte Perriand sa collaboratrice. Pendant près de dix ans, elle se trouve associée aux créations du célèbre architecte et de son cousin Pierre Jeanneret. Alors édités par la maison Thonet, les « équipements » mis au point par le trio connaissent un succès considérable, notamment la chaise longue de 1929 livrée dans les années 30 au palais du maharaja d’Indore. À la même époque, Perriand participe à la fondation de l’Union des Artistes modernes qui réunit de jeunes créateurs d’avant-garde parmi lesquels Jean Puiforcat, René Herbst, ou encore Louis Sognot.
En 1937 Charlotte Perriand reprend son indépendance. Sans abandonner le métal, elle se tourne vers le monde rural, mettant au point des prototypes de tables aux formes libres en sapin massif, qui seront éditées dans les années 55 par Steph Simon. Ses créations, qui allient admirablement tradition et modernité, forment une heureuse synthèse de ses expériences et de ses intuitions, enrichies notamment au cours de son séjour au Japon, où elle est invitée en tant que conseillère d’art industriel. En rejoignant par ailleurs l’association « Formes Utiles » au début des années 50, Perriand poursuit ses recherches sur des éléments de rangement normalisés alliant efficacité, économie de matières et satisfaction de l’esprit. L’un des aboutissements les plus connus est sans doute l’ensemble mobilier en bois et plastique qu’elle réalise avec Jean Prouvé pour les maisons de la Tunisie et du Mexique à Antony.
 
Amplement reconnue pour son travail, Charlotte Perriand se verra confier de nombreux projets, parmi lesquels l’équipement de la résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris, l’agence d’Air France à Londres, ou encore la station des Arcs de Chambéry. Elle déploiera avec le même talent ses capacités d’aménagement de l’espace intérieur et de communication avec la nature.

Jean Prouvé

Jean Prouvé

Jean Prouvé (1901-1984)

Jean Prouvé est né en 1901 à Nancy. Fils du peintre Victor Prouvé, il suit dès l’âge de seize ans une formation en ferronnerie chez Borderel et Robert, où il développe son goût du travail de la matière. Revenu à Nancy, il fonde en 1924 son premier atelier. Là, il expérimente les propriétés du métal et teste de nouvelles techniques de soudure et de polissage. Contrairement à ses contemporains, Jean Prouvé préfère à l’utilisation du tube celle de la tôle pliée, qu’il associe généralement au bois. Ses meubles ne sont par ailleurs plus composés sur des planches à dessin, mais issus de prototypes qui se veulent avant tout fonctionnels et largement diffusés.
 
L’originalité des conceptions de Prouvé est rapidement remarquée et leur esthétique architectonique, aux lignes simples, robustes et élégantes, est appréciée. De fait, entre 1925 et 1930, le designer voit ses commandes se multiplier et se diversifier. Travaillant de pair avec des architectes tels que Tony Garnier ou Beaudouin et Lods, il conçoit l’aménagement d’hôpitaux et établissements scolaires, réalisant par exemple l’équipement des chambres de la Cité universitaire de Nancy, ou encore celui de l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon.
À Paris Jean Prouvé fait la connaissance de Le Corbusier et de Mallet-Stevens. Il participe en 1929 à la création de l’Union des Artistes modernes aux côtés de Charlotte Perriand, avec qui il réalisera notamment les étagères bibliothèques en bois et plastique coloré des maisons universitaires du Mexique et de la Tunisie à Antony. Pour lui, l’industrialisation du bâtiment et du mobilier doit contribuer au progrès social. C’est sans doute pourquoi, loin de se limiter à la conception de meubles, il se lance dans la mise au point de maisons préfabriquées, facilement transportables et démontables, telles que la maison BLPS, dont le ministère de l’Armée commandera 300 exemplaires. Parallèlement, il crée en 1946 les Ateliers de Maxéville, au sein desquels est produite une gamme complète de meubles présentés en exclusivité par Steph Simon à Paris.
 
Jean Prouvé quitte les Ateliers de Maxéville sept ans plus tard pour installer son bureau d’étude à Paris. Il poursuit ses collaborations autour de nombreux projets de constructions et d’aménagement et enseigne de 1957 à 1969 au Conservatoire national des arts et métiers. En 1963, il reçoit le prix Auguste Perret de l’Union internationale des architectes.

Gustavo Perez

Gustavo Perez

Gustavo Perez (né en 1950)

Né à Mexico en février 1950, Gustavo Perez entame son apprentissage de la céramique en 1971 à L’École du Design et de l’Artisanat de Mexico. Guidé par Felipe Bàrcenas, il concentre alors son attention sur la technique du tour, créant des formes légères et raffinées, mais qui se veulent aussi utilitaires.
Rapidement, Gustavo Perez construit son premier four et enseigne dans l’école où il s’est précédemment formé. En 1980, il obtient une bourse de deux ans pour l’Académie Sint Joost de Breda en Hollande, et travaille comme invité à l’atelier de Sint Paulus Abdij à Oosterhout. De retour au Mexique en 1984, il met en place l’atelier « El Tomate » dans le Rancho Dos y Dos, au Veracruz.
Coupant l’épiderme de ses céramiques, Gustavo Perez crée des incisions de surface qu’il colore ensuite au moyen d’émaux, menant ainsi une réflexion sur les effets d’optique.

Gustavo Perez a travaillé comme artiste résident à l’Institut d’Études en Céramiques de Shigaraki au Japon, à l’International Ceramics Studio de Keckskémet en Hongrie, et de 2007 à 2009 à la Manufacture de Sèvres. Il a par ailleurs été invité à donner des cours en Allemagne, en France, en Espagne, au Chili, en Argentine et en Colombie.
Depuis 1994, Gustavo Perez est membre de l’Académie Internationale de la Céramique et membre de son conseil de 2006 à 2012. Ses œuvres ont été présentées de façon individuelle et collective aux États-Unis, en Europe, en Asie ou encore en Nouvelle-Zélande. Ses expositions les plus importantes se sont déroulées au Musée d’Art moderne et au Palais des Beaux-Arts de Mexico. La dernière grande exposition en date a eu lieu en 2017 à Xalapa. Nommée « Autoportrait », elle a regroupé quelque 4500 pièces de sa production.