Annita ROMANO
Brigitte MARIONNEAU

Du fil à l’argile

Exposition du 3 au 26 novembre à la Galerie Arcanes

Contenir le vent, contenir le temps

Du 3 au 26 novembre, la Galerie Arcanes invite Brigitte Marionneau et Annita Romano dans un dialogue avec la matière dont elles puisent leur énergie créative.
Du fil à l’argile, l’une maitrise l’art du tissage avec patience et inventivité, l’autre l’art de la céramique avec force de recherche et de méditation. Elles tendent des lignes d’horizon et tissent des liens pour construire, étape après étape, des architectures chargées d’histoire, des tableaux en trois dimensions, sur lesquels joue la lumière et s’inscrit le temps.
Brigitte Marionneau et Annita Romano ont trouvé naturellement et intimement un vecteur à leur art « pictural » s’il en est, par le biais de matériaux millénaires ; et leurs oeuvres, tout en féminité, nous parlent d’épidermes, de stigmates, de scarifications et de mémoire. L’une enferme l’air, l’autre retient le temps, pour mieux les signifier.  

Hermans Valérie - affiche1_ Galerie Arcanes l Arts Décoratifs XXe - Art Contemporain Paris

Architecture de la forme, architecture de la toile…. le temps est important dans une conception qui s’avère être un long cheminement.
Au fil des oeuvres que ces deux grandes artistes nous proposent, l’on découvrira qu’il n’y a pas de force physique dans ce rapport à la matière, mais plutôt une intimité proche de la communion.

Brigitte Marionneau

Brigitte Marionneau s’est formée à l ’art de la céramique auprès de Camille Virot avant de s’installer dans le v llage de la Borne, creuset du grès contemporain en France. Elle y reste 30 ans, inscrivant son oeuvre dans la lignée de ses ainés, puis ouvre en 2018 un nouvel atelier sur la presqu’île de Guérande.
C ’est sur ces terres qu’elle donne naissance à la série « Contenir le vent ». Les oeuvres de Brigitte Marionneau sont des sculptures, remarquables par leurs formes abstraites et épurées, leur couverte d’un noir profond et suave, leur épiderme finement gravé captant la lumière. Le volume, noirci selon un procédé d’enfumage, soigneusement poli, respire par l’air qu’il contient. La sculpture, massive et imposante, trouve alors une incroyable légèreté, transcendée par le contraste des plans, tantôt texturés ou tantôt lisses, qui laissent s’exprimer la lumière.

Annita Romano

L’artiste Annita Romano travaille à partir de tissus anciens et usés, dits morceaux de mémoire, qu’elle parcourt de ses fils et de ses aiguilles. Librement et instinctivement, elle perce leur âme, les superpose. Ses oeuvres sont des compositions aux nuances subtiles dont les tissus, translucides et dépouillés, sont teintés avec de la terre, des feuilles et des racines. D’apparente fragilité, ces « peaux de vie » nous invitent à l’introspection.
Annita Romano est née à São Paulo au Brésil. Après une carrière d’architecte et de designer d’intérieur, des études d’Histoire de l ’Art à l ’Ecole du Louvre à Paris, elle décide de se consacrer entièrement à la peinture. En 2006 , le tissu devient son mode d’expression privilégié. Son approche innovante attire depuis lors l’intérêt de la communauté internationale.

Quietude

Annita Romano. Broderies sur composition de tissus anciens, teinture végétale.

Brigitte Marionneau. Terres enfumées polies, monogrammées