Charlotte Perriand (1903-1999)
Rentrée en 1920 à l’Union centrale des Arts décoratifs, Charlotte Perriand complète sa formation de créateur en suivant les cours d’architecture de Maurice Dufrène et en fréquentant l’atelier d’André Lhote. Elle présente ses premiers travaux à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, puis au Salon des artistes décorateurs de 1926. Cependant, c’est avec son « Bar sous le toit » pour Salon d’Automne de 1927 qu’elle retient l’attention de ses contemporains et notamment de Le Corbusier.
Séduit par le caractère novateur et essentiellement fonctionnel des réalisations de la jeune femme, Le Corbusier fait de Charlotte Perriand sa collaboratrice. Pendant près de dix ans, elle se trouve associée aux créations du célèbre architecte et de son cousin Pierre Jeanneret. Alors édités par la maison Thonet, les « équipements » mis au point par le trio connaissent un succès considérable, notamment la chaise longue de 1929 livrée dans les années 30 au palais du maharaja d’Indore. À la même époque, Perriand participe à la fondation de l’Union des Artistes modernes qui réunit de jeunes créateurs d’avant-garde parmi lesquels Jean Puiforcat, René Herbst, ou encore Louis Sognot.
En 1937 Charlotte Perriand reprend son indépendance. Sans abandonner le métal, elle se tourne vers le monde rural, mettant au point des prototypes de tables aux formes libres en sapin massif, qui seront éditées dans les années 55 par Steph Simon. Ses créations, qui allient admirablement tradition et modernité, forment une heureuse synthèse de ses expériences et de ses intuitions, enrichies notamment au cours de son séjour au Japon, où elle est invitée en tant que conseillère d’art industriel. En rejoignant par ailleurs l’association « Formes Utiles » au début des années 50, Perriand poursuit ses recherches sur des éléments de rangement normalisés alliant efficacité, économie de matières et satisfaction de l’esprit. L’un des aboutissements les plus connus est sans doute l’ensemble mobilier en bois et plastique qu’elle réalise avec Jean Prouvé pour les maisons de la Tunisie et du Mexique à Antony.
Amplement reconnue pour son travail, Charlotte Perriand se verra confier de nombreux projets, parmi lesquels l’équipement de la résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris, l’agence d’Air France à Londres, ou encore la station des Arcs de Chambéry. Elle déploiera avec le même talent ses capacités d’aménagement de l’espace intérieur et de communication avec la nature.
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