Louis Lourioux (1874- 1930)
Camille Louis Lourioux, dit Louis Lourioux, est né en 1874 dans la région du Berry. À 25 ans, il partage déjà avec son père la direction de la manufacture de porcelaine Legros, Buchon & Lourioux à Foëcy, avant d’être introduit en 1904 à la Chambre syndicale de la céramique et de la verrerie.
La qualité des vaisselles produites est rapidement reconnue et provoque une multiplication des demandes en France et à l’étranger. C’est ainsi qu’en 1911 il reçoit la commande de plats à oreille qui, faisant route pour les États-Unis dans les cales du Titanic, seront redécouverts et exposés à la Cité des sciences et de l’industrie en 2003.
Loin de limiter son activité à la fabrication d’articles de table, Louis Lourioux aménage par ailleurs au sein de sa manufacture un studio de recherche où il développe une production plus artistique. Secondé dans son entreprise par trois personnalités de talent, son contremaître et ami Aristide Pipet, peintre sur porcelaine, le ciseleur Joe Descomps, ainsi que le sculpteur Charles Lemanceau, il propose alors des pièces en série limitée qui feront sa renommée.
Louis Lourioux commence sa production en pleine période Art nouveau avec des motifs inspirés du monde animal et végétal puis, soucieux de suivre les mouvements artistiques de son temps, il s’oriente vers un style Art déco, plus épuré et géométrique. Reconnu pour ses pièces en grès et ses décors au Grand Feu, il reçoit en 1906 le titre d’Officier d’Académie en tant que céramiste d’art. Il ouvre bientôt une adresse rue du Paradis à Paris, baptisée « Au Faune », où il diffuse ses plus belles œuvres. À cette époque, il est approché par Primavera et signe avec l’atelier de La Maîtrise des Galeries Lafayette où il travaille sous la direction de Maurice Dufrène. Contemporain d’Emile Gallé et de René Lalique, il est très vite remarqué pour la qualité et la douceur de ses émaux « à la Decoeur » ainsi que pour sa palette aux couleurs délicates, et sa belle maîtrise des arts du feu sur des formes restées traditionnelles.
De fait, en 1921, Louis Lourioux est lauréat du VIe concours organisé par la Société d’encouragement à l’art et à l’industrie en faveur des décorateurs participant au Salon d’Automne. À l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, son vase Soir de fête reçoit les honneurs de la critique : « Cette œuvre, décorée de lampions et serpentins disposés en chute à partir de l’épaulement de la panse, confirme son ascension parmi les grands noms de la céramique » (Anne Lajoix).
Personnalité forte et visionnaire, plein d’humour, Louis Lourioux avait également une passion pour les femmes et les voitures de luxe. Sa signature, parmi d’autres, Au Faune était d’ailleurs un clin d’œil à son amour pour la gent féminine. Mort trop jeune, au volant de sa Delahaye décapotable, Louis Lourioux n’aura pas eu le temps de réaliser toutes ses ambitions.
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