Jacques Quinet

Jacques Quinet

Jacques Quinet (1918-1992)

Jacques Quinet est né en 1918 à Lisieux. Décorateur ensemblier français, il débute son activité dans les années 40 et demeure très actif jusqu’à la fin de sa vie, en 1992.
Il entreprend en 1941 sa formation dans le cabinet d’architecture parisien d’Antoine Charpentier, avant de s’initier à l’ébénisterie d’art auprès du très réputé François Sebesta. Six ans plus tard, Jacques Quinet s’établit rue Fortuny où il aménage ses bureaux, un atelier de dessin ainsi qu’un appartement privé, unique vitrine mettant en scène ses créations lors de réceptions mondaines. Il s’entoure de différents collaborateurs, architectes, artisans et artistes contemporains tels que Jean Bazaine, Raoul Ubac, André Beaudin ou encore Suzanne Roger.
Les meubles et luminaires qu’il présente dès 1948 dans divers salons et notamment le Salon des artistes Décorateurs sont remarquables par leur sobriété et leur élégance. Généralement exécutés sur commande, ils sont en chêne, acajou, sycomore, merisier ; une gamme de matières luxueuses qui sera par la suite enrichie par de nouveaux matériaux tels que le formica, le bois laqué, le daim, l’acier, le plexiglas et le bronze argenté.
Jacques Quinet connaît une activité prospère. Au fil des ans son œuvre s’enrichit et s’adapte à une très large clientèle, à la fois privée et publique. Il participe de fait à l’aménagement de la résidence du général Eisenhower à Marne la coquette, travaille sur la demeure parisienne du prince iranien Amini, ou encore sur l’appartement du collectionneur Niels Onstad. En 1951, il entame une longue collaboration avec les Messageries maritimes et procède à l’aménagement de plusieurs paquebots tels que le France, le La Bourdonnais, le Yang Tsé. Jacques Quinet effectue enfin de nombreuses installations pour des instituts, des hôtels, des bureaux comme la station thermale d’Evian et la Caravelle d’Air France en 1963. Nommé chevalier des Arts et des Lettres en 1985, il reçoit la même année une commande du Ministère de la Culture. Il est décoré de la Légion d’honneur en 1990.

Brigitte Marionneau

Brigitte Marionneau

Brigitte Marionneau (née en 1958)

« LE NOIR EFFACE TOUT ARTIFICE.
SEULES COMPTENT LA LIGNE, LA FORME, LA MATIÈRE ET LA LUMIÈRE. »

A 23 ans, familiarisée avec les fondements de la culture et de l’art du Japon, à travers l’étude de la méthode Masamichi Noro, art corporel japonais, Brigitte Marionneau décide de se former à la céramique raku auprès de Camille Virot.
Sept ans plus tard, elle rejoint le village de La Borne, creuset du grès contemporain en France et de notoriété internationale et installe son atelier.
Très attirée par l’histoire de La Borne et de son Mouvement crée dans les années 40, sa démarche artistique s’est ancrée peu à peu dans ce territoire avec ses voisinages intellectuels et ses filiations artistiques.
Elle s’inscrit aujourd’hui dans la lignée de ses aînés de La Borne que furent les Lerat, Yves Mohy ou Joulia. Une démarche de sculpteur soucieux de mettre en valeur la matière sans artifice, dans la tension de volumes dont la simplicité traduit une quête de l’essentiel.

En 2018, elle se met en mouvement après 30 années passées à La Borne pour s’installer sur la Presqu’île de Guérande, en Bretagne Sud. (B. Marionneau)

Jacques-Emile Ruhlmann

Jacques-Emile Ruhlmann

Jacques Emile Ruhlmann (1879-1933)

Jacques-Émile Ruhlmann est né à Paris en 1879. Très jeune, il intègre l’entreprise de peinture et miroiterie de son père avant de lui succéder en 1907. Créateur autodidacte connu comme l’un des principaux acteurs du style Art déco français, Ruhlmann figure dès 1910 au Salon d’Automne ; mais ce n’est que trois ans plus tard qu’il y révèle son goût pour le mobilier en présentant un ensemble de salle à manger.
En 1923, il ouvre son propre atelier près du Champ-de-Mars. Ne pratiquant pas le métier d’ébéniste, il engage des artisans pour mettre en œuvre ses conceptions et suit personnellement l’élaboration et la fabrication de ses créations. Ses pièces s’inscrivent dans la tradition du meuble français. Leurs formes pures et bien équilibrées, l’élégance de leurs lignes au tracé nerveux, évoquent certains grands noms du XVIIIe et XIXe siècle comme Reisener. Le designer affiche par ailleurs une prédilection pour les coloris sombres et sélectionne pour ses placages des bois précieux tels que l’acajou de Cuba, le palissandre de Rio, ou encore l’ébène de Macassar. L’utilisation discrète de l’ivoire pour les décors, du bronze pour les entrées de serrures, et du parchemin participent à l’ornementation et au caractère luxueux de ses productions.
Travaillant avec des architectes et créateurs de renom, Jacques-Émile Ruhlmann se voit confier en 1925 l’aménagement de l’Hôtel du collectionneur à l’exposition des Arts décoratifs et industriels. Le succès est considérable et il est assisté dans son entreprise par de nombreux confrères : Stephani, Dunand, Pompon, Decoeur, Lenoble. Durant sa carrière, il reçoit également plusieurs commandes d’État, concevant par exemple certains meubles et intérieurs du palais de l’Élysée, ainsi que de nombreuses commandes privées. Il travaille ainsi pour le maharaja d’Indore en 1932, les banquiers Rotschild, Rodier, Puiforcat, ou encore l’écrivaine Colette.

Patrick Braoudé

Patrick Braoudé

Patrick Braoudé (né en 1954)

Patrick Braoudé est acteur et cinéaste. On lui doit de nombreux films à la mise en scène comme Génial mes parents divorcent (1990), Neuf Mois (1993), Amour et Confusions (1996), Deuxième Vie (1999), Iznogoud (2005).
Il fait de la photographie depuis son adolescence, mais s’est décidé à exposer ses travaux depuis 2013 à l’occasion du festival de Villerville.

« Comme cinéaste qui aime regarder ses contemporains, j’aime prendre du temps à observer la plage : groupes d’amis se retrouvant pour un moment d’amitié, familles en quête de détente, couples d’amoureux venus s’isoler, solitaires en réflexion…
Mes photos sont des instantanés de ces vies « espionnées ». Des personnages souvent de dos, parfois masqués, ou en contre-jour… des êtres flous, des ombres chinoises, des « fantômes », parfois même juste des taches de couleurs… Avec cette lumière particulière de la Normandie qui donne à la mer ses teintes étonnantes, du gris vert au bleu de Prusse, au sable ce jaune d’une douceur rare, aux parasols et accessoires de plage colorés leur éclat ensoleillé…
Quelques photos… comme le story-board d’un film. » (P. Braoudé)

Il nous présente des œuvres au fort aspect pictural, sans retouche, qui s’amusent à donner l’illusion de tableaux sur un mode « impressionniste » tout en conservant l’instantané de la photographie… des effets obtenus à la prise de vue, sans travail d’ordinateur…
« De l’Impressionnisme numérique » a dit avec amitié Claude Lelouch lors de l’exposition de Deauville… avec une touche d’intemporalité. Des photographies simples du bonheur au quotidien.

Jean Perzel

Jean Perzel

Jean Perzel (1892-1986)

Jean Perzel est né en Bavière en 1892 et apprend le métier de peintre verrier à Munich. Sorti premier de son école, il entreprend un tour d’Europe avant de se rendre en 1910 à Paris. Là, il approfondit ses connaissances auprès d’un maître verrier qui lui confie la gestion d’une importante commande à Alger. En 1914, Perzel s’engage dans la Légion étrangère. Cinq ans plus tard, il obtient sa naturalisation et reprend son activité de peintre verrier chez Jacques Gruber.

Jean Perzel s’intéresse avant tout au développement de l’éclairage électrique, pour lequel tout reste encore à découvrir. En 1923, il fonde sa propre société et installe son atelier rue de la Cité universitaire. Il entreprend alors une approche méthodique de la lumière et travaille à la mise en valeur des intérieurs modernes. De fait, les appareils qu’il présente dès l’année suivante dans divers salons tels que celui des Artistes décorateurs de 1925 ou encore celui de la Société nationale des Beaux-Arts de 1932 à 1936 lui permettent de gagner de nombreux prix. L’éclairage des luminaires signés Jean Perzel est doux et diffus. Leurs formes pures, à l’inspiration Art déco, mettent remarquablement en valeur l’expression décorative du verre et s’adaptent parfaitement aux architectures modernes.
La notoriété de Perzel, qui est bientôt secondé par son neveu François Raidt, lui permet de se voir confier de beaux projets d’éclairage et de travailler de concert avec les architectes les plus renommés de son temps, tels que Le Corbusier, Jules Leleu et Michel Roux-Spitz. Il est par ailleurs chargé de la mise en lumière des grands monuments que sont le palais des Nations à Genève, la cathédrale du Luxembourg, l’ambassade du Canada à Lahaye. Personnalité en vue, il répond également à de nombreuses commandes privées, créant des œuvres originales pour le maharaja d’Indore, le roi de Belgique, le Général de Gaulle, ou encore le président Georges Pompidou.

Jean Perzel meurt à Paris en 1986. Sa Maison, qui présente à l’heure actuelle ses ensembles de luminaires, témoigne de la personnalité visionnaire et de ce créateur hors du commun.