Nanda Vigo

Nanda Vigo

Nanda Vigo (née en 1936)

Née à Milan en 1936, Nanda Vigo est diplômée de l’École Polytechnique de Lausanne. Après une expérience professionnelle à San Francisco et chez Franck Lloyd Wright, elle ouvre son studio à Milan en 1959. Durant sa carrière, elle rencontre Lucio Fontana, fondateur du spacialisme, Piero Manzoni ou encore Gio Ponti, et travaille comme eux à l’intégration des arts dans une unité d’espace. Nanda Vigo développe par ailleurs sa propre ligne « Chronotopy ». Membre du mouvement ZERO, elle s’intéresse à la lumière et à sa dynamique, et construit l’espace sensible au moyen d’éléments lumineux et de matériaux issus de la production industrielle comme le verre, le miroir et le néon.
Nanda Vigo participe à de nombreux événements liés au design et est par ailleurs exposée à l’international dans plusieurs galeries et musées contemporains. Elle remporte de prestigieuses récompenses telles que le New York Award for Industrial Design en 1974, pour son lampadaire Golden Gate, et le prix Saint-Gobain en 1976. En 2014, on peut voir ses œuvres au musée Guggenheim de New York dans une rétrospective consacrée au mouvement ZERO. Elle a également enseigné dans de prestigieuses écoles du design à Lausanne, Milan et Brera. Elle vit et travaille entre Milan et le Kenya.

Dominique

Dominique

Dominique (maison fondée en 1922)

La maison de décoration Dominique est fondée en 1922 par André Domin et Marcel Genevrière. Confortables et bien équilibrés, les meubles signés Dominique sont plaqués des bois de belle ébénisterie tels que le sycomore, l’amarante, l’ébène de Macassar. Le décor, lorsqu’il existe, est constitué de fines incrustations de cuivre et d’écaille, de légères baguettes de bronze doré, voire de quelques motifs sculptés en faible relief. Il en résulte des ensembles indubitablement modernes, qui n’hésitent pourtant pas à citer les classiques, rappelant par exemple le style « tapissier » par l’emploi de tissus signés Hélène Henry ou encore Raoul Dufy.
Dès 1922 Dominique se classe parmi les décorateurs d’avant-garde, en proposant au Salon d’Automne puis au Salon des artistes décorateurs un ensemble mobilier aux formes géométriques facettées qui évoquent le cubisme.
En 1929, Domin et Genevière s’installent avenue Kléber. Ils développent au cours de ces années-là l’emploi du métal pour des raisons à la fois utilitaires et esthétiques. L’année 1933 marque le début de leur collaboration avec la Compagnie générale transatlantique. Ils travaillent pour plusieurs paquebots et notamment le Normandie, où ils se voient confier le décor d’un de ses quatre appartements de grand luxe. Ils ouvrent par ailleurs leur propre pavillon à l’Exposition universelle de 1935 et participent à l’aménagement des pavillons de la Marine marchande et de l’Architecture privée à l’Exposition internationale des Arts et des Techniques de 1937. Après la guerre, le Mobilier national leur passe également des commandes, notamment pour le palais de l’Élysée.
Comme beaucoup de leurs confrères, André Domin et Marcel Genevrière n’exécutent pas eux-mêmes les décors intérieurs, meubles et luminaires portant leur nom. Leurs projets, sous forme de dessins grandeur nature, sont confiés à des praticiens de talent qui les réalisent scrupuleusement. Leur firme poursuivra son activité jusqu’en 1970 sous la direction de monsieur Alain Domin, fils du fondateur.

Jacques Adnet

Jacques Adnet

Jacques Adnet (1900 – 1984)

Diplômé de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, Jacques Adnet fait ses premiers pas sous l’égide de Maurice Dufrêne qu’il assiste dès 1922 à la Maîtrise des Galeries La Fayette. Il figure parmi les premiers « Ensembliers-décorateurs » et expose en 1923 dans divers salons, dont le Salon des artistes décorateurs de Paris, créant avec son frère jumeau Jean des meubles fonctionnels, à la ligne architecturée forte et très sobre, dans des matériaux nobles et raffinés.
En 1928, Jacques Adnet est nommé directeur de la Compagnie des Arts français des Galeries Lafayette. Doté d’un bel esprit collaboratif, il s’entoure alors d’artistes aujourd’hui illustres qui partagent ses préoccupations esthétiques, qu’ils soient peintres (Dufy, Léger, Chagall), céramistes (Besnard, Lenoble), dinandiers (Linossier), orfèvres, tapissiers, ou encore décorateurs (Jourdain, Perriand). Situé à l’angle de l’avenue Matignon et de la rue du Faubourg St Honoré, son atelier devient un foyer créatif incomparable qui permettra aux Arts décoratifs français un épanouissement exceptionnel dans les années 50.
De fait, Jacques Adnet reçoit de nombreux honneurs pour ses conceptions. La construction du pavillon de Saint-Gobain lors de l’Exposition internationale des Arts et des Techniques de 1937 lui vaut le grand prix d’architecture et il est par ailleurs invité à présider le très renommé Salon des artistes décorateurs de 1948 à 1949. À cette époque il propose un mobilier en métal gainé de cuir ou de skaï fonctionnel, aux lignes simples et élégantes, répondant parfaitement au renouveau de l’esprit moderne, ce dont témoignera Blaise Cendars :

« les sept merveilles du monde moderne sont : le moteur à explosion, le roulement à billes, la coupe d’un grand tailleur, la Musique d’ameublement de Satie, l’argent, la nuque rasée d’une femme coiffée à la garçonne et, naturellement, l’œuvre de l’ensemblier décorateur Jacques Adnet » (Blaise Cendrars, Profond aujourd’hui )

Jacques Adnet reçoit de nombreuses commandes pour ses ensembles mobiliers. Il habille l’hôtel de M. Franck Jay Gould, ou encore le cabinet de travail du président de la République au château de Rambouillet ; il travaille également pour plusieurs paquebots dont le Ferdinand de Lesseps. En 1959, il met fin à la Compagnie des Arts français pour prendre la direction de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs jusqu’en 1970.

Annita Romano

Annita Romano

Annita Romano (née en 1966)

La représentation du temps dans une œuvre d’art, c’est ce qui interroge la Brésilienne Annita Romano depuis plus de dix ans. Son travail se développe à partir de tissus anciens et usés, dits morceaux de mémoire, qu’elle parcourt avec ses fils et aiguilles. Librement et instinctivement, elle perce leur âme, les superpose, les lie, délie et relie, révélant une plénitude déchirée, lâche et incomplète.
Ses mains cousent ce que l’on refuse de voir, que l’on essaie de dissimuler, de réprimer ou d’enterrer. Ses tissus dévoilent notre existence identitaire dans un monde éphémère, fragmentaire et discontinu.

« Même si le moindre détail a sa signification métaphorique, coudre n’est pas un but en soi… c’est plutôt une réflexion sur les éléments fondamentaux de l’art et de la vie. Mon œuvre me lie à la vie elle-même, lui donne un sens, y laisse une trace. C’est pour moi une forme de vérité, de rédemption. Je reconnais que c’est probablement un positionnement impulsif et insensé, quand le message troublant est que la vie est fugace, qu’on est seuls dans ce monde, qu’on se blesse l’un et l’autre, qu’on murit, vieillit et oublie… et que rien de tout cela ne peut être capturé, même pas à travers l’Art. Mais mon œuvre me fait libre, il m’amène vers un état d’extase et d’abandon. Et oui… après tout, il ne reste que de l’espoir. » (A. Romano)

Ses œuvres les plus récentes présentent des compositions aux nuances plus subtiles, encadrées par des structures aériennes et flottant dans l’espace. Ses tissus sont translucides, dépouillés, teintés avec de la terre, des feuilles et des racines. D’apparente fragilité, ces « peaux de vie » nous invitent à rentrer dans l’épaisseur de sa propre vérité cousue, et à y retrouver les traces qui en témoignent.
Annita Romano est née à São Paulo au Brésil. Après une carrière d’architecte et de designer d’intérieur, des études d’Histoire de l’Art à l’Ecole du Louvre à Paris, elle décide de se consacrer entièrement à la peinture. En 2006, le tissu devient son mode d’expression plastique privilégié. Son approche innovante attire depuis lors l’intérêt de la communauté internationale, et s’est déjà illustrée lors d’expositions collectives ou solo au Grand Palais à Paris, à Rio de Janeiro, São Paulo, ainsi qu’à Berlin et Hambourg.

Hélène Morbu

Hélène Morbu

Hélène Morbu (née en 1981)

Si elle a fait ses classes aux Beaux-Arts de Reims et à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art — Olivier de Serres (Paris), le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Hélène Morbu a su se démarquer par son approche de la céramique et en bouleverser les codes.
Imprégnée par l’imaginaire Art Déco depuis son enfance à Saint Quentin, dans l’Aisne, elle s’inscrit dans une continuité logique de l’art français de ce début de siècle, mais dont elle enrichit considérablement le vocabulaire esthétique. Hélène Morbu crée son atelier à Nantes en 2008. Grâce à sa maîtrise technique et à son écoute de la matière, elle invente un nouveau langage formel et plastique, qui oscille entre délicatesse des textures et rigueur des lignes. L’association des couleurs et des matériaux, partiellement émaillés, permet de créer des effets de contraste et de relief avec la terre brute.
Ses travaux ont été salués lors du Concours Jeunes Créateurs 2016 des Ateliers d’Art de France, et du salon Céramique 14 qui lui a remis le prix du public.